Dans le midol de ce lundi, un article sur nos champions espoirs :
LES RANCILIENS ONT RENVERSÉ TOUS LES PRONOSTICS POUR S’ADJUGER LEUR DEUXIÈME TITRE NATIONAL ESPOIR CONSÉCUTIF. UNE MISSION PAS IMPOSSIBLE Par Guillaume CYPRIEN Le moment le plus symptomatique de leur saison, celui qui résume le mieux la richesse de leur parcours de champion de France, les Espoirs Reichel du Racing Club de France l’ont vécu en demi-finale contre Toulon, quand ils ont renversé une situation vraiment très compromise. Dépassés par la puissance de ces adversaires qui les avaient déjà battus deux fois lors de la phase préliminaire, écrasés par un début de match à sens unique, largués 17 points derrière au score à la mi-temps (25-8), ils sont parvenus à inverser la tendance, arracher les prolongations à la dernière seconde du match, et remporter un succès impossible (31-25). La recette de ce retournement de situation tient comme chaque fois en pareille occasion, dans la foi des joueurs en eux-mêmes, et dans leur collectif. Pour la foi en eux-mêmes, cet effectif était composé avec 29 équipiers déjà titrés la saison dernière, soit depuis les Crabos d’où ils montaient (18 joueurs), soit avec cette même équipe espoir avec laquelle ils avaient remporté le championnat espoir élite 2 (11 joueurs). Et pour leur foi dans le collectif, le mérite en revient à leurs deux entraîneurs Anthony Cabaj et Florent Guichard, deux amis d’enfance qui ont été assemblés aux commandes de la réserve des professionnels, et dont l’aventure personnelle a déteint sur la saison.
LE COUP DU FRIGO Dans cette compétition naissante, les groupes
sont très hétéroclites, entre les montants des Crabos ou des Reichel, les anciens espoirs, ou bien encore ceux qui s’entraînent avec les pros et ne participent qu’aux rencontres du week-end, et les équipes ne présentent pas la garantie d’une union sacrée. En outre les grandes différences d’âge - de 18 à 22 ans - favorisent la répartition des groupes selon leur degré de maturité. Anthony Cabaj et Florent Guichard ont tapé dans cette logique de l’entre soi en favorisant une histoire commune. Un exemple de leur méthode, juste avant un match contre Montferrand : alors qu’il pleuvait, et que le groupe traînait des pieds, ils ont décrété l’annulation de l’entraînement et la migration collective dans un bar du PlessisMeudon. Qui payerait les bières ? Les moins bons commerçants. Sur leur parcours, des petits groupes confectionnés par eux selon des anti affinités, devaient troquer chacun un chamallow contre un objet plus gros, et ainsi de suite, et à qui rapporterait le plus gros des objets. Ce fut un dépotoir devant l’établissement du PlessisRobinson, les gagnants faisant forte impression avec leur frigo sur les épaules. « Cette catégorie est très difficile, car tous les joueurs y vivent des choses qui n’ont rien à voir entre elles, explique Anthony Cabaj. Les plus jeunes sont entre le pôle espoir ou le pôle France, et les plus âgés s’entraînent avec les pros. Notre force, c’est d’avoir forgé une unité avec ces réalités différentes. » Et voilà comment cette équipe championne de l’élite 2, promue en élite 1, dans un championnat remanié façon Top 14, est parvenue jusqu’en barrage, et produire des coups d’éclats retentissants. Augmentée des présences du demi de mêlée professionnel Laurent Magnaval, peu utilisé par Travers et Labit, par le talonneur Mauroir, à la frontière entre les deux mondes, et par l’arrière sud africain Sean Robinson, la seule recrue, qui a réalisé une saison énorme, elle s’est imposée dans ce nouveau championnat contre des formations plus aguerries, avec beaucoup de prise de risque et en produisant un jeu séduisant. Ce Racing est un joli champion. ■