Ducalcon: "Me donner de nouveaux défis"
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Après cinq saisons pleines à Castres, Luc Ducalcon se remet en question sous le maillot ciel et blanc du Racing. (Maxppp)
Avec Dimitri Szarzewski et Maxime Machenaud, Luc Ducalcon est le troisième international tricolore à venir renforcer cette saison les rangs du Racing-Métro 92. Avec le souci pour l’ancien Castrais, après une saison à la fois pleine, du Mondial néo-zélandais aux phases finales, mais perturbée par les blessures, de franchir un cap au sein de l’écurie ciel et blanc.
Luc, les préparations physiques du Racing sont réputées pour être particulièrement intenses. Vous confirmez ?
Je confirme, c’est intense. On est entré de suite ans le vif du sujet, à fond les ballons. C’est ce qu’il faut, c’est un passage obligé pour nous qui faisons partie des clubs qui ont repris le plus tard, donc il fallait qu’on soit sans attendre dans les séances costaudes. C’était dur, mais c’est obligatoire. Je ne connais pas beaucoup de monde qui apprécie cette période de préparation. On sait que ça fait partie du rugby pro ; les saisons sont tellement longues et les efforts tellement intenses en championnat, on est obligés de se préparer en conséquence pour mieux se sentir en cours de saison. Mais ce sont des moments de souffrance. Ce ne sont peut-être pas les moments les plus difficiles de la saison, mais en tout cas les moins ludiques. On ne touche pas ou peu de ballons et c’est de la course pure. Notamment pour nous, devant, un exercice sur lequel on n’est pas le plus à l’aise.
Vous faites partie de ces Mondialistes dont le retour de Nouvelle-Zélande s’est avéré compliqué, en raison notamment de virus et de pépins de santé. C’est digéré ?
Oui… Une saison qui s’est quand même plutôt bien finie avec une demi-finale ; c’était une saison mitigée, moyenne. Il faut passer à autre chose. Tout est différent, je change de club, de coéquipiers, de systèmes de jeu… On essaie de s’adapter au plus vite. Mais je ne suis pas mécontent non plus de ma saison dernière.
"Le monde, les bouchons, le climat aussi. Il a fallu s’adapter"
Qu’est-ce qui est le plus compliqué à aborder ? L’intégration à votre nouvelle équipe ou l’environnement de la capitale ?
Tout. Quand on passe de Castres à Paris, la ville n’est pas la même, le monde, les bouchons, le climat aussi. Il a fallu s’adapter, même si je suis encore plus dans une période de découverte. Je ne connaissais pas du tout les habitudes du club, du staff, les structures, les salles de musculation immenses. Tout est nouveau.
C’était un besoin ce nouveau départ dans votre parcours ?
Je crois que dans une carrière pro, il faut savoir la rebooster et se donner de nouveaux challenges. C’est ce qui motive, ce qui est excitant aussi. C’est une bonne chose de pouvoir me donner de nouveaux défis, ça évite de tomber dans une certaine routine. Ça faisait cinq ans que j’étais à Castres, cinq bonnes années, dont je suis content. J’avais l’envie de repartir sur autre chose et sur un nouveau défi.
Aviez –vous déjà des affinités, à travers notamment l’équipe de France, avec certains joueurs ou autres membres du club ?
J’ai fait la dernière Coupe du monde avec Fabrice (Estebanez), mais pour le reste, je ne connais pas grand monde. C’est aussi un objectif que de s’intégrer dans l’effectif le plus rapidement possible de manière à être à l’aise dans l’équipe. Connaître les caractères de chacun, c’est important pour s’épanouir aussi dans le jeu parce que ça commence aussi par là, l’esprit de l’équipe, de bien s’y sentir.
Par rapport à votre personnalité, ça vous oblige à vous faire violence de vous ouvrir à ce groupe que pour l’essentiel vous ne connaissez pas ?
Oui, mais je m’en fais pas, je ne presse pas les choses non plus. La saison est longue. Je sais qu’il y aura des moments de joie dans lesquels les langues se délient, c’est plus facile, mais des moments compliqués aussi, qui permettent de se resserrer… C’est vrai que ce n’est de toute façon pas mon caractère, moi, qui suis plutôt "tranquille, doucement". Mais rien que le fait de souffrir durant la préparation physique, ça crée tout doucement des liens et des affinités.
"On voit que Gonzalo bûche à fond !"
Les données ne sont plus tout à fait les mêmes entre Castres, dont la qualification en phases finales était toujours considéré comme l’exploit du petit poucet, et le Racing, attendu à ce niveau ?
Je sais ça et c’est normal, par rapport au statut du club, que d’avoir des exigences de résultats. On ne le ressent pas encore. C’est à la fois excitant et stressant, mais il en faut. Excitant parce qu’il y a ce qu’il faut ici pour faire quelque chose de bien. Un projet de jeu se met en place et à partir de là, il faudra attaquer le début de championnat à fond.
Ressentiez-vous aussi le besoin de vous mettre en danger pour revenir en équipe de France ?
Pour moi, l’équipe de France, c’est le résultat de l’épanouissement qui est le mien au quotidien en club et le plaisir que je prends au sein de mon équipe. C’est la récompense de tout ça. Le primordial, c’est de prendre du plaisir sur le terrain, de gagner un maximum de matches et d’être bien classé ; l’équipe de France, ça viendra si ça doit venir.
Vous avez côtoyé Gonzalo Quesada au sein du staff de l'équipe de France (conseiller pour le jeu au pied, ndlr). Comment le percevez-vous dans ce nouveau rôle d’entraîneur principal ?
Personnellement, je le trouve très à l’aise, bien dans son rôle. On voit qu’il bûche à fond, toujours dans ses cahiers, ça doit lui faire énormément de boulot. Il est à l’aise dans ses exercices, ses explications, aussi dans sa capacité à nous motiver. Il n’a pas l’air de subir de pression, mais de bien gérer le job.