XV de France : le parent pauvre
Temps de mise à disposition des joueurs, moyens de préparation, faiblesse du réservoir à des postes clés : les Bleus sont moins bien lotis que leurs rivaux.
C'était hier à Marcoussis et en guise de débriefing du Tournoi des Six Nations, Philippe Saint-André avait choisi de convier une dizaine de journalistes dans la salle de vidéo du Quinze de France pour deux heures de pédagogie. Un peu comme un chef inviterait les critiques à passer en cuisine.
L'objet de ce cours magistral ? Expliquer avec des clips, des montages vidéo des derniers matches des Bleus, en quoi consiste leur fameux projet de jeu. Il ne s'agissait pas de se dédouaner d'un tournoi raté mais de montrer une trame, d'expliquer des principes d'organisation et de tenter de lever la part d'incompréhension qui accompagne cette équipe, brillante à l'automne, médiocre cet hiver.
Après que ses deux adjoints, Yannick Bru et Patrice Lagisquet ont dévoilé une partie de leurs secrets, Saint-André a repris la main pour démontrer, chiffres à l'appui, pourquoi l'équipe de France était le parent pauvre du rugby international en dehors des trois mois qui précèdent la Coupe du monde.
« Et malheureusement, les bons résultats des Bleus lors de ce rendez-vous les pénalisent le reste du temps, relève Lagisquet. Est-ce qu'on imagine qu'un athlète puisse être au maximum de son potentiel pour des Jeux Olympiques en négligeant sa préparation pendant les trois années qui précèdent ? »
1. Moins de temps, moins de préparation
Les chiffres concernant la mise à disposition des joueurs internationaux sont particulièrement éloquents. Cent quarante-six jours pour les All Blacks (+ 68 %), 113 pour les Anglais (+38 %), 88 pour les Français… Voilà pour le déficit quantitatif dont souffrent les Bleus. Mais ces données n'expriment le déficit qualificatif. L'avantage, par exemple, dont ont bénéficié leurs adversaires dans le Tournoi, c'est d'avoir pu commencer à s'entraîner ensemble 13 jours avant le coup d'envoi de la compétition alors que les Français préparaient une journée de Top 14 avec leurs clubs.
Quand on mesure, justement, la somme d'informations à digérer pour passer d'un système de jeu à un autre, c'est une marge considérable. Pourquoi par exemple à Dublin, le pack français s'est-il fait emporter sur deux ballons portés irlandais ? Parce que deux fois Christophe Samson s'est fait piéger et, par réflexe, a essayé de contrer en touche comme il le fait en club, en « miroir » plutôt qu'en zone. Mais si Bru veut faire travailler ses avants face à un alignement complet, il doit demander aux espoirs de Massy de venir à Marcoussis.
Toujours sur le thème de la disparité des moyens, le coach des avants français a raconté une anecdote éclairante. Samedi soir, Dean Ryan, son homologue écossais, est venu le féliciter pour la qualité de la mêlée française. Il lui a demandé comment les Bleus se préparaient. « Et vous ? » a répondu Bru en préambule ?
Ryan lui a donc expliqué que pour tenter de contrer la double poussée du pack français, il avait pu travailler deux fois avec vingt avants et consacrer 1 heure 45 à cet exercice. Qu'il avait fait venir le pilier gauche Allan Jacobsen, même s'il n'est pas dans le squad, parce que son gabarit se rapproche de celui de Thomas Domingo.
« Je n'ai pas osé lui dire le peu que nous avions fait car cela aurait donné de nous une impression de bricolage, reprend Bru. Avec la blessure à l'épaule de Yoann Maestri et la nécessité de préserver Nicolas Mas, nous avons fait juste une séance légère de 35 minutes. Et pas de véritable opposition. » « Les autres nations, elles, travaillent à 30 ou 32 joueurs jusqu'au mercredi », souligne Saint-André.
2. Pénurie de main-d'œuvre
Entre les nombreuses données chiffrées présentées par Saint-André, celles concernant la pénurie de joueurs sélectionnables aux postes d'ouvreur, de pilier droit et d'ailier, sont également alarmantes. PSA a fait une projection sur les effectifs présumés du Top 14 la saison prochaine.
Parmi les 36 piliers droits, huit seulement seront français et trois seulement devraient être des premiers choix. Et au poste d'ouvreur ? Il y en aura onze sur 25 mais deux seulement devraient être titulaires (Trinh-Duc, Talès) si l'on tient compte des arrivées de Jonathan Sexton au Racing-Métro, de Morne Steyn au Stade Français et du rôle qu'occupe James Hook à Perpignan. Dommage pour Jonathan Wisniewski, Jules Plisson et Camille Lopez tous candidats à une place chez les Bleus.
Face à ce problème, il est probable qu'il y aura d'autres Antonie Claassen. Saint-André ne se privera pas de mettre à l'essai cet été en Nouvelle-Zélande tous les talents que les règlements l'autorisent à sélectionner quel que soit leur pays d'origine : Afrique du Sud (Le Roux, Kotze), Fidji (Vakatawa) ou Nouvelle-Zélande (Tulou).
Mais au grand comment peut -il predire que Jonathan Wisniewski, Jules Plisson et Camille Lopez seront a coup sur remplacant?
Sexton arrive au Racing Ok mais est ce qu'il sera tout le temps Titulaire? Surement pas car c'est pas, avec le peu de match qu'il joue dans l'année, qu'il pourra apprehender le TOP14 ou sinon on va vite le peter.
Alors oui on peut supposer qu'il sera aligné comme titulaire sur les matchs super important mais apres attention.
Et puis, je le repete encore une fois, mais s'il mettait un peu ses C******* sur la table et selectionne Wiwi je souhaite du plaisir aux deux lolos car il vont avoir un sacré mal de crane. Quelle belle image ca serait pour le club d'avoir l'une de ses figures emblematiques etre l'ouvreur du XV de france.