Notre ami Altrad...
Publié : 30 déc. 2019, 12:55
Article paru dans l'équipe au sujet du salary cap du MHR.
Curieusement, le salaire de J du Plessis est passé de 270.000€ à 180.000€ en un an, alors que sa valeur est estimée à 400.000.
Pour la deuxième année de suite, la commission d'appel de la FFR a choisi d'accorder son absolution à Montpellier, condamné par deux fois par les instances financières de la Ligue pour dépassement du salary-cap (évalué à 349 869 € pour la saison 2016-2017 et à 428 628 € la saison suivante). Dans ses attendus concernant la seconde relaxe, la commission d'appel du président Petat se laisse aller à mettre en doute la loyauté du contrôleur et la crédibilité d'un document tendant à démontrer qu'Aaron Cruden a signé à Montpellier pour un tarif bien moindre que celui proposé par un autre club. Elle fait aussi remarquer que le club du président Altrad ne connaissait pas, au moment de signer les contrats visés pour la saison 2017-2018, l'outil économétrique utilisé par le contrôleur pour déterminer si le salaire d'un joueur peut être qualifié d'anormal. L'argumentation paraît douteuse : ce n'est pas parce que les radars au bord des autoroutes se perfectionnent que la limitation de vitesse change.
La commission d'appel entre aussi dans les détails des vicissitudes salariales de Jannie Du Plessis, et ils sont saisissants. Si l'affaire n'était pas sérieuse, on vous conseillerait de remettre une bûche au feu et d'écouter ce joli conte de Noël. Mais voilà, l'affaire est sérieuse. En juin 2018, le pilier droit sud-africain est plus près de la fin que du milieu. Il a déjà 35 ans bien tassés. Au début de la saison 2017-2018, alors qu'il lui reste une année de contrat, l'aîné des frères Du Plessis accepte de signer un avenant à son contrat qui permet à Mohed Altrad de le payer 93 000 euros brut de moins sur l'année. Pourquoi un tel déclassement ? Existe-t-il quelque part une contrepartie ? C'est ce doute sérieux qu'a soulevé le salary-cap manager dans son enquête.
Le MHR parvient à ne pas dépasser le salary-cap pour 6 euros et 30 centimes
La rémunération du salarié Jannie Du Plessis s'avère d'autant plus problématique qu'elle avait déjà été fichée comme «anormalement basse» la saison d'avant, soit avant la remise de 93 000 euros. D'après nos informations, le prix véritable du pilier droit (70 sélections avec les Springboks et trois Coupes du monde disputées) tournait autour de 400 000 euros brut par saison. Il n'était que d'environ 270 000 euros au cours de la saison 2016-2017 et venait donc de tomber autour de 180 000 euros un an plus tard. On comprend mal la raison ayant poussé Du Plessis à donner son accord pour être payé moins que prévu par son contrat en cours. Et quand on dit moins, on parle d'une baisse consentie d'un tiers de son salaire. Conformément à ce que prévoit le règlement du salary-cap, le contrôleur, n'ayant pas été convaincu par les explications du club, a retraité la rémunération de Jannie Du Plessis. À l'arrivée, elle a fini par constituer le gros du dépassement du plafond salarial reproché à Montpellier.
La commission d'appel a d'abord reconnu être interpellée par cette situation mais elle n'a pas pour autant validé la réaffectation dans l'assiette globale de ces 93 000 euros qui auraient déjà engendré un dépassement. Pourtant, quelques pages avant, elle considérait que le contrôleur pouvait tout à fait appliquer cette mesure prévue par le règlement du salary-cap (article 7.3.3) concernant le cas Cruden.
Au lieu de cela, la commission d'appel fédérale s'est lancée dans un exercice de fiction en décidant de lisser sur deux ans (les saisons 2017-2018 et 2018-2019) les sommes perçues par Du Plessis, d'une part comme joueur, d'autre part comme futur chargé de mission auprès du centre de formation du MHR. Ce scénario n'ayant été étayé ni par le club ni par ses avocats durant les débats, la commission s'est demandé toute seule si les 93 000 euros «manquants» n'auraient pas été versés en différé la saison d'après. Sauf qu'elle s'est aperçue qu'en 2018-2019, Du Plessis avait joué plus de matches que la saison précédente et qu'il ne pouvait pas être seulement rémunéré comme chargé de mission.
D'où l'idée du lissage sur deux ans qui, selon les calculs des juges fédéraux, fixa le salaire annuel du pilier à 194 396 euros et les mena à cette conclusion : alors que le plafond maximum s'élevait cette saison-là à 10,4 millions d'euros, le MHR n'a pas dépassé le salary-cap pour 6 euros et 30 centimes.
Curieusement, le salaire de J du Plessis est passé de 270.000€ à 180.000€ en un an, alors que sa valeur est estimée à 400.000.
Pour la deuxième année de suite, la commission d'appel de la FFR a choisi d'accorder son absolution à Montpellier, condamné par deux fois par les instances financières de la Ligue pour dépassement du salary-cap (évalué à 349 869 € pour la saison 2016-2017 et à 428 628 € la saison suivante). Dans ses attendus concernant la seconde relaxe, la commission d'appel du président Petat se laisse aller à mettre en doute la loyauté du contrôleur et la crédibilité d'un document tendant à démontrer qu'Aaron Cruden a signé à Montpellier pour un tarif bien moindre que celui proposé par un autre club. Elle fait aussi remarquer que le club du président Altrad ne connaissait pas, au moment de signer les contrats visés pour la saison 2017-2018, l'outil économétrique utilisé par le contrôleur pour déterminer si le salaire d'un joueur peut être qualifié d'anormal. L'argumentation paraît douteuse : ce n'est pas parce que les radars au bord des autoroutes se perfectionnent que la limitation de vitesse change.
La commission d'appel entre aussi dans les détails des vicissitudes salariales de Jannie Du Plessis, et ils sont saisissants. Si l'affaire n'était pas sérieuse, on vous conseillerait de remettre une bûche au feu et d'écouter ce joli conte de Noël. Mais voilà, l'affaire est sérieuse. En juin 2018, le pilier droit sud-africain est plus près de la fin que du milieu. Il a déjà 35 ans bien tassés. Au début de la saison 2017-2018, alors qu'il lui reste une année de contrat, l'aîné des frères Du Plessis accepte de signer un avenant à son contrat qui permet à Mohed Altrad de le payer 93 000 euros brut de moins sur l'année. Pourquoi un tel déclassement ? Existe-t-il quelque part une contrepartie ? C'est ce doute sérieux qu'a soulevé le salary-cap manager dans son enquête.
Le MHR parvient à ne pas dépasser le salary-cap pour 6 euros et 30 centimes
La rémunération du salarié Jannie Du Plessis s'avère d'autant plus problématique qu'elle avait déjà été fichée comme «anormalement basse» la saison d'avant, soit avant la remise de 93 000 euros. D'après nos informations, le prix véritable du pilier droit (70 sélections avec les Springboks et trois Coupes du monde disputées) tournait autour de 400 000 euros brut par saison. Il n'était que d'environ 270 000 euros au cours de la saison 2016-2017 et venait donc de tomber autour de 180 000 euros un an plus tard. On comprend mal la raison ayant poussé Du Plessis à donner son accord pour être payé moins que prévu par son contrat en cours. Et quand on dit moins, on parle d'une baisse consentie d'un tiers de son salaire. Conformément à ce que prévoit le règlement du salary-cap, le contrôleur, n'ayant pas été convaincu par les explications du club, a retraité la rémunération de Jannie Du Plessis. À l'arrivée, elle a fini par constituer le gros du dépassement du plafond salarial reproché à Montpellier.
La commission d'appel a d'abord reconnu être interpellée par cette situation mais elle n'a pas pour autant validé la réaffectation dans l'assiette globale de ces 93 000 euros qui auraient déjà engendré un dépassement. Pourtant, quelques pages avant, elle considérait que le contrôleur pouvait tout à fait appliquer cette mesure prévue par le règlement du salary-cap (article 7.3.3) concernant le cas Cruden.
Au lieu de cela, la commission d'appel fédérale s'est lancée dans un exercice de fiction en décidant de lisser sur deux ans (les saisons 2017-2018 et 2018-2019) les sommes perçues par Du Plessis, d'une part comme joueur, d'autre part comme futur chargé de mission auprès du centre de formation du MHR. Ce scénario n'ayant été étayé ni par le club ni par ses avocats durant les débats, la commission s'est demandé toute seule si les 93 000 euros «manquants» n'auraient pas été versés en différé la saison d'après. Sauf qu'elle s'est aperçue qu'en 2018-2019, Du Plessis avait joué plus de matches que la saison précédente et qu'il ne pouvait pas être seulement rémunéré comme chargé de mission.
D'où l'idée du lissage sur deux ans qui, selon les calculs des juges fédéraux, fixa le salaire annuel du pilier à 194 396 euros et les mena à cette conclusion : alors que le plafond maximum s'élevait cette saison-là à 10,4 millions d'euros, le MHR n'a pas dépassé le salary-cap pour 6 euros et 30 centimes.