Virimi Vakatawa

Pour parler d'un joueur en particulier ...
Racingforever
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Re: Virimi Vakatawa

Message par Racingforever » 11 févr. 2019, 12:05

Le destin s'acharne sur les parents de nos joueurs; après le père de Brice la saison dernière, ce sont le père de Maxime et la maman de Virimi cette année. Condoléances.
Rugby is a game for barbarians played by gentlemen, especially in Racing 92.

minitaf
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Re: Virimi Vakatawa

Message par minitaf » 11 févr. 2019, 12:09

:-(

chomelaregle
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Re: Virimi Vakatawa

Message par chomelaregle » 18 août 2019, 07:48

Bleus : Vakatawa va rejoindre le groupe France pour remplacer Geoffrey Doumayrou

Comme annoncé par Midi Olympique et confirmé par l'Équipe, c'est Virimi Vakatawa qui va être appelé par Jacques Brunel pour remplacer Geoffrey Doumayrou dans le groupe France.

À la suite du forfait du centre rochelais touché au tendon d'Achille, le sélectionneur des Bleus s'était laissé un petit temps de réflexion, afin de contacter les potentiels remplaçants. Son choix s'est porté sur Virimi Vakatawa (17 sélections). Mais le centre ou ailier international souffrait d'une petite lésion musculaire à une jambe. Il a finalement été rassuré par des examens médicaux passés durant le week-end,

Jacques Brunel a décidé de convoquer Virimi Vakatawa pour la fin de la préparation à la Coupe du monde au Japon (20 septembre-2 novembre). Le Racingman est attendu dimanche à Nice où les Bleus sont en stage jusqu'à jeudi. Il devrait pouvoir s'entraîner normalement en milieu de semaine

papinou31
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Re: Virimi Vakatawa

Message par papinou31 » 20 août 2019, 13:02

Vakatawa en EDF et Trinh-Duc à l'infirmerie (fracture de l'avant bras) ......
Il va manquer des 3/4 centre .......

chomelaregle
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Re: Virimi Vakatawa

Message par chomelaregle » 20 août 2019, 13:36

papinou31 a écrit :
20 août 2019, 13:02
Vakatawa en EDF et Trinh-Duc à l'infirmerie (fracture de l'avant bras) ......
Il va manquer des 3/4 centre .......
Vakatawa a peu de chance d'être dans les 31 quand même.
visiblement, Fofana, Fickou et Guitoune sont devant lui.

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Re: Virimi Vakatawa

Message par Anonyme du 92 » 21 août 2019, 09:50

chomelaregle a écrit :
20 août 2019, 13:36
papinou31 a écrit :
20 août 2019, 13:02
Vakatawa en EDF et Trinh-Duc à l'infirmerie (fracture de l'avant bras) ......
Il va manquer des 3/4 centre .......
Vakatawa a peu de chance d'être dans les 31 quand même.
visiblement, Fofana, Fickou et Guitoune sont devant lui.
Sauf que Brunel et Galthié emmèneront probablement 4 centres au Japon.

chomelaregle
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Re: Virimi Vakatawa

Message par chomelaregle » 12 mars 2021, 07:19

Personne pour partager son interview dans l'équipe ?

Francois
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Re: Virimi Vakatawa

Message par Francois » 12 mars 2021, 11:27

Et voilà :



C'est un voyage extraordinaire, l'histoire touchante d'une vie tout sauf banale. Elle est balisée d'un sourire généreux et d'un courage qu'on ne prête pas facilement. Virimi Vakatawa est dur à saisir. Mais une fois ligoté derrière une eau gazeuse, lové dans un canapé duveteux, le centre des Bleus (28 ans, 27 sél.), qui sera titulaire samedi face à l'Angleterre, s'écoute comme on dévore un livre, dans un français impeccable.

Sa voix légère, marqueur d'une timidité naturelle, flotte au-dessus d'un parcours parfois accidenté. Son voyage n'est pas que le bout de parcours d'un athlète hors norme parti chercher le succès. Même si l'on ne parle ici que de sport, il est un témoignage sincère sur la difficulté du déracinement, ses moments de solitude profonde et les ressources mentales nécessaires à sa réussite.

« C'est votre dixième anniversaire en France. Auriez-vous pu l'imaginer, enfant, chez vous aux Fidji ?
Jamais, même si mon objectif a toujours été le même : être un joueur de rugby professionnel. À l'école, je faisais toujours la même réponse. Quand j'étais petit, le seul endroit où je pouvais jouer au rugby, c'était à l'école. Donc après la classe, je rentrais au village, je me changeais et je repartais à l'école. Et mes grands-parents me disaient : "Mais t'as quoi dans la tête ? Tu passes ta journée à l'école, tu reviens et tu repars ? Tu es fou !" Mais c'était mon objectif.

Tout a basculé le jour où Sireli Bobo vous a appelé pour vous proposer de venir en France ?
À l'époque, j'étais à l'internat. Je ne rentrais même pas chez moi le week-end. Je ne voyais pas beaucoup ma famille. J'avais commencé par le 7 et le 15 dans mon village mais, au lycée, je jouais au rugby à XIII. J'ai adoré ça. Nous avons été champions de rugby à XIII. Je jouais avec l'ailier des Wallabies Marika Koroibete. Tous les week-ends, le Fiji Times sortait mon nom en tant qu'homme du match. J'avais même obtenu une bourse pour aller étudier au Wesley College, en Nouvelle-Zélande. C'est comme ça que Sireli Bobo a entendu parler de moi. Son cousin travaillait pour le journal. Il m'a dit : "Quelqu'un voudrait t'appeler, donne-moi ton numéro !" Je lui donne et le soir coup de téléphone : "Allô, oui, c'est Sireli Bobo..." Hein ? Quoi ? Sireli Bobo (rires) ? Il me dit : "Tu veux venir en France ?" Bah oui pourquoi pas ?

Avez-vous hésité ?

Un peu, je connaissais mieux la Nouvelle-Zélande, c'est un pays de rugby. Et puis c'était moins loin de chez moi. Je n'étais jamais allé en Europe, mais rapidement je me suis dit : "Pourquoi ne pas aller en France, à l'autre bout du monde, au moins pour voir ?" Au départ, on a discuté sur un essai de six mois avec le Racing et après c'était : "Si tu es bon tu restes, si tu n'es pas bon tu retournes chez toi." Je me suis dit que six mois, c'était faisable. Je ne l'ai dit à personne, vraiment, même pas à ma mère. J'ai gardé ça pour moi jusqu'au dernier match de la saison.

Vous aviez 17 ans, vous n'aviez jamais quitté les Fidji, et vous décidez seul de partir en France ?
Oui tout seul. Pourtant, quand j'étais petit, je me souviens que je regardais le rugby à 7 avec ma mère : un match Australie-Canada. Et elle m'avait dit : "Peut-être qu'un jour je te verrai avec le maillot des Fidji ?" Moi, à cette époque, mon équipe était l'Australie. J'adorais Gregan, Larkham, Burke, Lote Tuqiri et même encore aujourd'hui (rires) et je lui avais répondu qu'elle me verrait à la télé mais avec le maillot des Wallabies. J'avais 15 ans quand je lui ai dit ça. C'était pour rigoler, mais si j'avais eu une bourse pour l'Australie, j'y serais sans doute allé... C'est fou la vie.

Vous souvenez-vous du jour de votre départ et de vos premiers jours en France ?
J'avais une petite sacoche en bandoulière, t-shirt, short et claquettes (il éclate de rire).

Lunettes de soleil ?
Même pas ! Le passeport, un petit peu d'argent mais pas beaucoup. Je suis venu avec un autre Fidjien (Sikeli Seva) qui avait lui aussi signé au Racing. On avait eu une escale en Corée où on ne nous avait pas réservé d'hôtel. Du coup, on avait dû passer la nuit dans l'aéroport. Il faisait froid... En arrivant, on avait été accueilli chez Sireli et on avait regardé le quart de finale du Racing contre Clermont, le jour où Steyn passe son drop de 60 mètres (en barrage en mai 2010). Puis quand je me suis cassé le péroné, j'ai emménagé chez Simon (Raiwalui).

Comment est-ce arrivé ?
À notre arrivée, en mai, les espoirs et les pros étaient éliminés de toutes les compétitions. Tout le monde était en vacances. C'était chaud. À l'époque, Patrice Collazo (entraîneur des espoirs) voit Bobo et lui dit : "Il y a un tournoi à 7 à Tours. On va envoyer une équipe. On peut inclure les deux nouveaux pour voir s'ils sont bons ?" On avait atterri deux semaines plus tôt et bim ! On s'entraîne avec les Espoirs, on parle un anglais bof ; le Français on n'y pense même pas. Je me souviens qu'il y avait Eddy Ben Arous, Bernard Le Roux, Henry Chavancy, qui, lui, s'entraînait plus souvent avec les pros. On part à Tours, le tournoi se passe bien, je marque plein d'essais et sur un plaquage par derrière, en finale contre La Rochelle, je me fracture le péroné. Là je me dis : "Putain, c'est pas possible !" On m'emmène à l'hôpital de Tours où ils m'opèrent tout de suite et tout le monde rentre, sauf moi. Je reste deux semaines, tout seul, là-bas.

Moralement comment étiez-vous ?
J'étais au fond. Je savais que je n'avais que six mois pour me montrer. Je me suis dit : "C'est fini pour moi, je rentre au Fidji. Je suis dans la merde là." Et puis je n'avais pas de téléphone, rien... On me transfère deux ou trois jours à l'hôpital à Paris, puis à celui d'Antony. On a fini par me dire que je pouvais rentrer chez moi et la femme de Sireli vient me chercher. Et puis un jour, j'étais avec toute la famille Bobo, je regardais la télé. Sireli était au téléphone avec le président, ils parlent un moment ensemble. Je m'attendais à ce qu'on me dise : "Merci d'être venu, au revoir." Sireli me dit que les coaches sont contents mais qu'ils ne vont garder qu'un seul de nous deux. Là je me dis : "Bon bah avec ma jambe cassée, ce ne sera pas moi, c'est sûr !" Et puis très vite il me dit que Jacky veut me signer deux ans avec les Espoirs. Je n'ai pas voulu montrer que j'étais content, mais j'étais soulagé. J'ai attendu que l'autre Fidjien soit parti et j'ai explosé de joie, j'ai remercié Sireli. Avec ma blessure, j'étais persuadé que je rentrerais aux Fidji. Mon copain de voyage, lui, a signé à Nîmes avec Olivier Diomandé, l'ancien talonneur du club.

« J'arrive, je me casse la jambe et quelques mois plus tard je m'entraîne avec Steyn, Chabal et Nallet...

Votre famille n'était-elle pas inquiète de votre situation en France ?
Je n'avais rien dit à personne. J'avais 17 ans et je ne voulais pas les inquiéter. J'aurais été en Nouvelle-Zélande ou en Australie, à côté, ok. Mais là j'étais si loin. Donc je leur disais : "Ça va, ça va, ça va..." Sauf que ça n'allait pas. Mais c'est le début de mon aventure au Racing en 2010. J'ai repris en septembre, j'ai fait deux matches avec les Espoirs et Pierre Berbizier est allé voir le coach des Espoirs et lui a dit que je devais m'entraîner avec les pros tous les jours.

C'était une progression...
Tu m'étonnes ! J'arrive, je me casse la jambe et quelques mois plus tard je m'entraîne avec Steyn, Chabal et Nallet...

Vous sentiez que vous étiez au niveau ?
Pas encore. J'ai joué mes premiers matches avec les pros en Heineken Cup (deux défaites à Clermont puis contre le Leinster en janvier 2011). En face, il y avait Fofana, en feu à l'époque, Canale et Nalaga. Et la semaine suivante, c'était face à Sexton, D'Arcy, O'Driscoll et O'Brien en 8. Welcome ! J'ai marqué mon premier essai mais je n'avais pas été bon. C'est après ces deux matches que j'ai compris qu'il fallait que j'en fasse plus. Jusqu'ici, je prenais les choses trop à la légère. Je pensais que le rugby pro, c'était faire les entraînements avec la première et c'est tout. J'ai essayé de changer ma manière de m'entraîner, j'ai forcé ma nature timide, je suis allé poser des questions à François Steyn et Jamie Roberts qui m'ont pas mal aidé.

Gonzalo Quesada et Pierre Berbizier disaient que vous passiez toutes vos journées au club à faire beaucoup de muscu...
Quand je suis arrivé, j'étais comme ça (il tend son petit doigt). Je viens d'un petit village où on ne fait pas de muscu. Je ne savais même pas ce que c'était. Un ballon de rugby et on joue. Et quand je suis arrivé et que j'ai vu que même les Espoirs faisaient de la muscu, je me suis dit : "Peut-être que moi aussi je peux..." (il sourit). Je m'y suis mis à fond et au bout de six mois, j'ai gonflé "pouf" (il éclate de rire). J'ai pris 10 kilos. J'étais obligé. O'Driscoll, quand je l'ai joué, il était à 107 kilos. C'était dur. J'ai eu la chance, aussi, qu'on m'explique pourquoi il fallait le faire et comment.

Comment décidez-vous de tenter l'aventure à 7 ?
En 2013-2014, je ne jouais plus beaucoup, donc j'ai demandé à partir. J'avais besoin de changer et surtout de jouer. Le Racing me laisse partir pour les deux tournois de 7 au Japon et à Hongkong. Je suis arrivé avec France 7 le jeudi pour un départ le dimanche. J'ai fait deux séances et Frédéric Pomarel a annoncé le groupe pour l'Asie. Je suis dedans, je suis content. Je fais un bon tournoi à Tokyo. À Hongkong, ce n'était pas trop mal non plus et puis on rentre et je me dis : "Putain je me suis régalé, j'aime bien l'ambiance, les joueurs sont sympas !" Du coup, j'ai demandé au Racing de me libérer. À l'époque, Jean-Claude Skrela, manager du 7, m'a proposé un contrat de deux ans jusqu'aux Jeux Olympiques (de Rio). Je leur ai dit : "Il est où le contrat que je le signe tout de suite !" (rires). Bon il n'était pas encore prêt mais avec Frédéric Pomarel, ils m'offraient de faire les JO et moi j'étais content, je jouais. On a discuté avec le club qui m'a libéré pour deux ans.

« Notre pays est grand comme ça. On ne nous voit pas sur la carte. Et le rugby est le seul sport qu'on aime. Je joue pour la France, mon nom sort tout le temps pour la France, mais pour les Fidji aussi. »


Et, aux Fidji, on vous a vu à la télé...
Oui, avec le maillot de l'équipe de France (il sourit). Je me souviens que j'avais croisé à l'hôtel des copains qui jouaient dans l'équipe des Fidji. Ils me disaient : "Mais qu'est-ce que tu fais là ? Tu viens voir le tournoi ?" Je leur ai répondu que j'étais là pour jouer avec l'équipe de France, ils ne voulaient pas me croire. Le premier match est contre eux et je marque le premier essai. On fait la course en tête mais ils nous marquent un essai à la fin.


Là encore, l'impression a dû être étrange ?
J'aime mon pays mais c'est vrai que c'était un peu bizarre de voir l'équipe des Fidji en face de moi. Après, je savais aussi que je ne voulais pas regretter les choix que j'avais faits. Je portais le maillot de l'équipe de France et je voulais lui faire honneur. J'avais eu un contact avec l'entraîneur du rugby à 7 et du 15 des Fidji à l'époque. Enoka Male avait fait une tournée d'Europe pour rencontrer les Fidjiens qui étaient en France et en Angleterre. Il m'avait dit qu'il était intéressé, le 7 aussi, que je serais dans le prochain groupe. J'étais content, sauf que je ne suis pas apparu dans la liste. Je n'ai jamais su pourquoi et je n'ai pas demandé d'explications.


Vous n'êtes donc pas passé loin de ne jamais pouvoir jouer pour la France ?
En 2009, on avait gagné aux Samoa, avec les Fidji, un tournoi du Pacifique important des moins de 19 ans. J'avais 17 ans et j'avais été élu meilleur joueur du tournoi. Quelques semaines plus tard, de retour aux Fidji, la fédération organise un grand stage de détection en prévision de la Coupe du monde des moins de 20 ans, en Argentine. À l'époque, j'étais encore au village, avec trois heures de bus à faire pour rallier le lieu des tests. Je me lève à l'aube pour prendre le premier bus. Le stage commençait à 10h00, donc j'étais un petit peu en retard, mais j'étais le seul qui venait du village. Je présente ma carte d'identité aux gens qui sont là. Ils me demandent d'où j'arrive, je leur explique, ils me disent : "C'est toi qui étais avec les moins de 19 ans l'année dernière ?" Oui, oui c'est moi. Et ils regardent ma carte d'identité et me disent : "Mais non, tu ne peux pas, tu es trop jeune pour aller avec les moins de 20 ans !" Je leur dis que je viens de faire 3 heures de bus, que l'année dernière j'avais déjà joué dans les catégories plus âgées et qu'il n'y avait pas de problème. Ils me répètent que je suis trop jeune, que si j'avais eu 18 ou 19 ans peut-être... J'étais dégoûté. J'ai pris mon sac et je suis rentré. Il y a eu d'autres contacts par la suite, mais quand l'opportunité s'est présentée avec l'équipe de France à 7, je me suis dit pourquoi pas. Aujourd'hui, je me dis que j'ai fait le bon choix.

Vous vous souvenez du nom du coach ?
Oui, de son nom et même de sa tête (rires). Lui-même l'a regretté. Si j'avais été sur la liste à 7 fidjienne, j'y serais allé aussi, mais ça ne s'est pas fait.

Comment ç'a été perçu, chez vous, ce choix de jouer pour la France ?
Pour les Fidjiens, quelque part, on représente le pays aussi. Prenez le cas de Semi (Radradra) qui aujourd'hui joue en Angleterre. S'il avait décidé de porter le maillot de l'équipe de France, les Fidjiens auraient été heureux aussi, parce que c'est un Fidjien. Ils ne voient pas ce choix comme une trahison. Notre pays est grand comme ça (il forme un rond avec son pouce et son index). On ne nous voit pas sur la carte. Et le rugby est le seul sport qu'on aime. Je joue pour la France, mon nom sort tout le temps pour la France, mais pour les Fidji aussi.

Qu'est-ce qui vous a le plus marqué en passant de votre village à Paris et sa région ?
Les grands bâtiments. Dans mon village, tout est de plain-pied. Et puis le monde, tout le temps, partout. Et puis la nourriture change beaucoup. Après, le plus dur ç'a été la langue, et le temps. Il faisait si froid.

« Chaque fois que je dois rentrer en France, si j'ai mon vol le vendredi, je prends un hôtel à l'aéroport le mercredi pour commencer à m'habituer et couper avec ma famille. Sentimentalement, c'est très dur ! »


Avez-vous eu envie de rentrer ?
Quand j'ai signé mon contrat, après les six mois d'essai, il a fallu un an pour que je rentre aux Fidji. Mais j'étais tellement content d'avoir signé qu'il n'y avait pas de souci. J'avais pu appeler ma mère et lui annoncer la bonne nouvelle. Elle était très heureuse et m'a félicité.

Et aujourd'hui, comment envisagez-vous votre avenir : entre les deux cultures, ici ou là-bas ?
Je sais pourquoi je suis venu ici : pour jouer au rugby mais aussi pour aider ma famille. Il y a chaque année des histoires de Fidjiens qui rentrent au pays et qui mettent du temps à revenir. Il faut savoir que dans notre culture, nous sommes très proches de nos parents. Or nous partons sur de très longues périodes et dès que l'on se retrouve, c'est vraiment très dur de repartir. Par exemple moi, chaque fois que je dois rentrer en France, si j'ai mon vol le vendredi, je prends un hôtel à l'aéroport le mercredi pour commencer à m'habituer et couper avec ma famille. Sentimentalement, c'est très dur ! La première fois, j'ai essayé de rester jusqu'au dernier moment, sachant qu'il y a 5h de voiture entre mon village et l'aéroport, mais c'était vraiment trop difficile. Je suis le seul garçon dans ma famille. Ma grande soeur est mariée avec trois enfants et ma petite soeur habite chez moi, à Suva où j'ai une maison. Mais si j'avais un petit frère, par exemple, je garderais toutes mes affaires de rugby pour lui transmettre. Ce n'est pas acceptable de revenir en retard de ses vacances, je sais que cela arrive souvent à des joueurs fidjiens, mais il faut essayer de se mettre à leur place. Ces joueurs rentrent chez eux, si loin, une fois par an, donc je peux comprendre que cela arrive à certains. Maintenant, je ne veux pas perdre de vue pourquoi je suis venu en France : le rugby. Et tout peut s'arrêter d'un moment à l'autre sur une blessure. Donc je profite au maximum de ce que m'offre cette vie ici sur et en dehors du terrain. Je ne veux pas regretter quoi que ce soit. J'aimerais bien rester ici après, mais je ne veux pas me dire non plus, si je dois rentrer au Fidji : tu as passé plus de dix ans en France et tu n'as rien fait.

Qu'est-ce qu'il y a de français dans votre caractère aujourd'hui ?
Je râle tout le temps (rire). Je dis « putain » pour un rien ou « avance toi ! » J'adore le vin rouge aussi. C'est quasiment être français ça, non ?

Et quand vous débarquez aux Fidji, il vous faut un temps d'adaptation ?
Ah non, je bascule de suite complètement. Je suis pieds nus partout et tout le temps, je mets des t-shirts dégueulasses... Mais, c'est une chance, je me sens bien dans les deux pays. Sinon, je serais reparti.

On dit aujourd'hui que vous faites partie des meilleurs joueurs du monde, que ressentez-vous ?
Ça fait bizarre. J'ai vu ça un peu sur les réseaux sociaux. Je suis content que le travail ait payé, mais j'ai les boules parce que je n'ai encore rien gagné jusqu'à maintenant. Et puis meilleur joueur du monde, on est 15 sur le terrain et moi j'ai la chance de jouer avec des grands joueurs au Racing comme en équipe de France. Le plus important c'est que l'équipe tourne. »



L'interview confirme l'humilité du garçon, c'est une chance assez inouie de l'avoir au Racing !

jb190967
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Re: Virimi Vakatawa

Message par jb190967 » 12 mars 2021, 11:56

On ne peut remercier que Sirili Bobo et Pierre Berbizier.

chomelaregle
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Re: Virimi Vakatawa

Message par chomelaregle » 12 mars 2021, 12:49

Il a vraiment l'air d'un bon gars,
Par contre son arrivée, même pas d'hôtel de prévu à l'aéroport, hébergé chez ses compatriotes...
Pas au top l'accueil du Racing.

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