[L'Equipe] Que pourrait ou devrait changer le Racing
Publié : 19 juin 2024, 14:01
Que pourrait ou devrait changer le Racing pour espérer mieux la saison prochaine ? Au terme d'une saison décevante, conclue par une élimination en barrages du Top 14 par l'UBB et une sortie en huitièmes de finale de la Coupe des champions par Toulouse, que pourrait-devrait changer le Racing 92 pour espérer mieux. Voici quelques pistes.
À quand remonte la dernière grosse performance du Racing en phase finale ? Les avis peuvent diverger mais il se pourrait qu'il faille explorer les couloirs du temps jusqu'à l'automne 2020 et cette demi-finale de Coupe des champions contre les Saracens (19-15), terrassés à l'Arena par un chip délicieux de Finn Russell pour Virimi Vakatawa. Quatre ans plus tard, le Racing n'est plus tout à fait un grand d'Europe - éliminé en poules l'an dernier, qualifié par le plus petit bout de la lorgnette cette saison avant d'être éconduit, sans frémir, par Toulouse en huitièmes de finale, et il n'est pas redevenu un cador en son pays où sa dernière finale date de 2016. La défaite dimanche soir en barrage contre l'UBB (31-17) se superposera avec celle vécue au même stade et dans le même stade il y a deux ans (36-16), qui elle-même finira par se confondre avec les défaites contre le Stade Toulousain, en demi-finales il y a un an (41-14), ou en Coupe d'Europe en avril dernier (31-7). Les années se ressemblent et le Racing fait de moins en moins peur à de plus en plus d'équipes.
La première saison du technicien anglais Stuart Lancaster n'a pas transformé ce constat-là. Pas encore. Les promesses du début de saison - un système de jeu basé sur des temps de possession assez longs, avec beaucoup de vitesse - se sont évanouies à partir du mois de janvier. « Le groupe est cent pour cent derrière le staff qui travaille dans le bon sens, assure le capitaine Henry Chavancy. On est persuadé que les bonnes personnes sont à la bonne place. » Les joueurs adhèrent à cette philosophie d'attaque et aux contenus des séances de Lancaster, Michalak, Rokocoko et Szarzewski. Mais il n'est pas inenvisageable que ce staff assez resserré soit complété par un spécialiste des rucks et des collisions, un profil pouvant soulager Szarzewski qui s'occupe de beaucoup de choses. « C'est une équipe qui a laissé croire que... et qui a déçu, résume le président Jacky Lorenzetti. Une équipe qui a manqué de colonne vertébrale. » Pour comprendre ce qui n'a pas marché et ce qui doit-devrait-pourrait changer, voici cinq sujets individuels qui permettent de faire un plan large.
Le cas Farrell
Arrivé l'été dernier du Leinster, Lancaster a pu mesurer in vivo à quel point le Racing était un club particulier, sans enracinement clair, sans fort soutien ou forte pression populaire - positive ou négative. L'exigence doit être autoproduite, auto-entretenue et c'est plus difficile qu'il n'y paraît. Lorenzetti a longtemps servi de président fouettard. Encore récemment, après la défaite contre Bayonne à Auxerre, il a convoqué bille à bille chaque joueur, chaque membre du staff pour une petite soufflante façon « speed dating » du ras-le-bol. « C'est mou, ça manque de caractère », regrettait Lorenzetti après le barrage perdu.
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Owen Farrell, ici face au LOU en Coupe d'Europe cette saison, rejoint les rangs du Racing 92. (L. Geczo/Inpho/Presse Sports)
Lancaster a compris le besoin de s'appuyer sur un noyau de leaders hyper impliqués, comme ce fut le cas en 2016 avec Masoe, Carter, Szarzewski, Nyanga, Rokocoko, secondés par des personnalités affirmées comme Imhoff, Machenaud, Dulin, Chavancy ou Lauret. C'était le sens de la venue de Siya Kolisi - évanescent en fin de saison - et c'est celui du recrutement, pour deux ans, de l'ouvreur ou centre anglais Owen Farrell (32 ans, 112 sélections). En débauchant Farrell des Saracens, le Racing espère que son tropisme de gagneur déteindra. Mais il prend un risque et un virage osé. Le risque, c'est celui d'une grave blessure d'un joueur qui occupe une certaine surface de salary-cap. Cette saison, le Racing n'avait par exemple pas assez de mou financier pour prendre un joker médical au poste de talonneur ou de demi de mêlée. Le virage osé, c'est de réduire encore plus le nombre de contrats pros en taillant dans les joueurs dits de compléments qui sont souvent importants tant les saisons sont longues.
Cet été, à l'heure où nous sommes, le Racing perdra sept rotations (17 départs, 10 arrivées). Lancaster a voulu densifier la qualité de son groupe en recrutant Farrell, les Lyonnais Demba Bamba et Romain Taofifenua, le troisième-ligne sud-africain Hacjivah Dayimani (Stormers), le trois-quarts polyvalent anglais Sam James (Sale), en plus de trois jeunes en développement à des postes en souffrance : deux talonneurs, le Chilien Diego Escobar et le Clermontois Robin Couly, le demi de mêlée bayonnais Kléo Labarbe. « De l'extérieur, on parle souvent du Racing comme d'un effectif rempli d'internationaux, dit Lancaster. Mais combien avons-nous de titulaires dans des sélections du Tier One ? Trois : Fickou, Kolisi, Rowlands. Mon travail, c'est de faire qu'on ait plus de joueurs qui s'en rapprochent. »
Le cas Le Garrec
Nolann Le Garrec a tout pour incarner l'identité du Racing d'aujourd'hui et de demain. Il a la jeunesse (22 ans), le niveau de jeu (5 sélections), la légitimité d'avoir été formé (ou post-formé) au club, l'ambition de viser autre chose qu'un barrage en passant. En théorie, c'est lui le coeur du projet mais il arrivera en fin de contrat dans un an et ce qui s'est passé ces deux dernières saisons pourrait le rendre plus ouvert que jamais à un départ. À compter du 1er juillet, les écuries intéressées auront le droit de le contacter, de négocier avec lui et son agent.
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Nolann Le Garrec est sur les tablettes de quelques clubs de Top 14 dont La Rochelle. (D. Winter/Presse Sports)
« Le Garrec, tout le monde le veut », exagère (quoi que) Lorenzetti. Le Stade Français serait intéressé, tout comme le Stade Rochelais qui serait décidé à en faire le successeur de Kerr-Barlow. Disons-le clairement : la perspective de rejoindre La Rochelle, une équipe double championne d'Europe, qui joue devant un gros public, ne laisse pas insensible le demi de mêlée breton. « Nous, on veut conserver Nolann, c'est notre priorité, insiste Lorenzetti. On a tout fait pour qu'il s'épanouisse, on lui a fait de la place, on l'a entouré de grands joueurs, il me semble que le système de jeu de Lancaster lui convient et on est son club formateur. On a envie de le garder mais il faut qu'il ait envie de rester. Les discussions ont commencé. » Co-président, Laurent Travers ajoute : « Les ambitions du Racing, les structures du racing, tout le monde les connaît. Je suis convaincu que nous allons réaccélérer, dès la saison prochaine. C'est à Nolann de faire la part des choses, il connaît le club et les hommes. Personne ne pourra choisir à sa place. »
Le cas Kolisi
Cette saison, le Racing a dû amortir le départ de Finn Russell, les longues absences de Bernard Le Roux, Wenceslas Lauret, Josua Tuisova et l'intégration post-Coupe du monde de Siya Kolisi. « Il y a une phrase de Richie McCaw que j'adore, indique Lorenzetti. C'est : « Avant de gagner, il faut évacuer nos excuses ». Nous n'avons pas d'excuses. » Concernant le capitaine des doubles champions du monde sud-africains, Lorenzetti dit : « Il a beaucoup promis lorsqu'il est arrivé. Et comme il a beaucoup promis, on a beaucoup attendu. Et on attend toujours. À Bordeaux, on ne l'a pas vu. Comme s'il n'était pas là. Alors que c'est un joueur qui pèse par sa présence. Il a été remarquable pendant un mois l'hiver dernier. Mais la trêve lui a été nuisible. On lui a accordé une semaine de vacances et il est revenu avec trois kilos en trop. Pour l'instant, Siya n'a pas fait oublier Wenceslas Lauret mais je pense qu'il va montrer autre chose. J'ai confiance pour la saison prochaine. »
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Le président Lorenzetti attend beaucoup plus de Siya Kolisi, arrivé en cours de saison. (J.-B. Autissier/L'Equipe)
Travers rappelle que « Siya est arrivé en cours de saison, après un titre en Coupe du monde et surtout après être revenu en un temps record d'une opération des ligaments du genou. Il a fait de gros efforts et il sait ce qu'on attend de lui. Pour un étranger qui arrive en Top 14, la première saison est souvent la plus difficile. Josh Tuisova aussi revient d'une rupture des ligaments d'un genou. » S'agissant du surpuissant fidjien, le staff a toujours rappelé qu'il serait en pleine possession de ses moyens pour attaquer la saison prochaine, où il devrait s'installer au centre, et non à l'aile.
Le cas Manu
« Ça peut être notre Sonny Bill Williams. C'est du très lourd. » La signature pour la saison 2025-2026 du Néo-Zélandais Joseph Manu réveille l'enthousiasme de Jacky Lorenzetti. Le dossier est ficelé, signé. La star du Championnat australien à treize (Sydney Roosters, 27 ans), un temps courtisé par Montpellier, débarquera dans les Hauts-de-Seine après avoir passé une saison à quinze, au Japon, au Toyota Verblitz, entraîné par l'ancien sélectionneur néo-zélandais Ian Foster. Pour partenaires de jeu, l'athlétique centre, ailier ou arrière (1,92m, 98 kg) aura Beauden Barrett, Aaron Smith ou Pieter-Steph du Toit. En 2022, Manu a été élu meilleur treiziste international de la saison. « On veut toujours s'appuyer sur des joueurs de classe mondiale mais ces dernières années, ajoute le président, nous étions, avec Toulouse, les meilleurs au classement des Jiff. Il ne faut pas que ça change, il faut continuer de bien former, c'est essentiel. »
Le cas Dan Lancaster
C'est une décision sensible qu'a prise Stuart Lancaster, à la fois familiale et professionnelle. Un an après avoir rejoint le Racing, le manager anglais a choisi de recruter Dan Lancaster, son fils, jeune ouvreur ou centre (23 ans), ex-international U20 avec l'Angleterre passé par Leicester en 2021-2022 où il n'a évolué qu'en Coupe, pas en Premiership. Freiné par des blessures, il appartenait jusqu'ici à Ealing Trailfinders, champion cette saison de l'équivalent de la Pro D2 mais empêché d'accéder à l'élite en raison de son stade trop petit. « Le népotisme, pourquoi pas, mais il ne faut pas trop se tromper, glisse en souriant Lorenzetti. C'est un joueur en développement. Il n'est pas Jiff, certes, mais il n'est pas cher et Stuart ne nous l'a pas vendu comme la doublure d'Owen Farrell. Stuart est quelqu'un de raisonnable. S'il recrute son fils, il sait pourquoi. Ça ne l'empêche pas de croire beaucoup en Martin Méliande (12 feuilles de match cette saison). » Méliande pourrait être prêté la saison prochaine afin d'obtenir plus de temps de jeu.
À quand remonte la dernière grosse performance du Racing en phase finale ? Les avis peuvent diverger mais il se pourrait qu'il faille explorer les couloirs du temps jusqu'à l'automne 2020 et cette demi-finale de Coupe des champions contre les Saracens (19-15), terrassés à l'Arena par un chip délicieux de Finn Russell pour Virimi Vakatawa. Quatre ans plus tard, le Racing n'est plus tout à fait un grand d'Europe - éliminé en poules l'an dernier, qualifié par le plus petit bout de la lorgnette cette saison avant d'être éconduit, sans frémir, par Toulouse en huitièmes de finale, et il n'est pas redevenu un cador en son pays où sa dernière finale date de 2016. La défaite dimanche soir en barrage contre l'UBB (31-17) se superposera avec celle vécue au même stade et dans le même stade il y a deux ans (36-16), qui elle-même finira par se confondre avec les défaites contre le Stade Toulousain, en demi-finales il y a un an (41-14), ou en Coupe d'Europe en avril dernier (31-7). Les années se ressemblent et le Racing fait de moins en moins peur à de plus en plus d'équipes.
La première saison du technicien anglais Stuart Lancaster n'a pas transformé ce constat-là. Pas encore. Les promesses du début de saison - un système de jeu basé sur des temps de possession assez longs, avec beaucoup de vitesse - se sont évanouies à partir du mois de janvier. « Le groupe est cent pour cent derrière le staff qui travaille dans le bon sens, assure le capitaine Henry Chavancy. On est persuadé que les bonnes personnes sont à la bonne place. » Les joueurs adhèrent à cette philosophie d'attaque et aux contenus des séances de Lancaster, Michalak, Rokocoko et Szarzewski. Mais il n'est pas inenvisageable que ce staff assez resserré soit complété par un spécialiste des rucks et des collisions, un profil pouvant soulager Szarzewski qui s'occupe de beaucoup de choses. « C'est une équipe qui a laissé croire que... et qui a déçu, résume le président Jacky Lorenzetti. Une équipe qui a manqué de colonne vertébrale. » Pour comprendre ce qui n'a pas marché et ce qui doit-devrait-pourrait changer, voici cinq sujets individuels qui permettent de faire un plan large.
Le cas Farrell
Arrivé l'été dernier du Leinster, Lancaster a pu mesurer in vivo à quel point le Racing était un club particulier, sans enracinement clair, sans fort soutien ou forte pression populaire - positive ou négative. L'exigence doit être autoproduite, auto-entretenue et c'est plus difficile qu'il n'y paraît. Lorenzetti a longtemps servi de président fouettard. Encore récemment, après la défaite contre Bayonne à Auxerre, il a convoqué bille à bille chaque joueur, chaque membre du staff pour une petite soufflante façon « speed dating » du ras-le-bol. « C'est mou, ça manque de caractère », regrettait Lorenzetti après le barrage perdu.
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Owen Farrell, ici face au LOU en Coupe d'Europe cette saison, rejoint les rangs du Racing 92. (L. Geczo/Inpho/Presse Sports)
Lancaster a compris le besoin de s'appuyer sur un noyau de leaders hyper impliqués, comme ce fut le cas en 2016 avec Masoe, Carter, Szarzewski, Nyanga, Rokocoko, secondés par des personnalités affirmées comme Imhoff, Machenaud, Dulin, Chavancy ou Lauret. C'était le sens de la venue de Siya Kolisi - évanescent en fin de saison - et c'est celui du recrutement, pour deux ans, de l'ouvreur ou centre anglais Owen Farrell (32 ans, 112 sélections). En débauchant Farrell des Saracens, le Racing espère que son tropisme de gagneur déteindra. Mais il prend un risque et un virage osé. Le risque, c'est celui d'une grave blessure d'un joueur qui occupe une certaine surface de salary-cap. Cette saison, le Racing n'avait par exemple pas assez de mou financier pour prendre un joker médical au poste de talonneur ou de demi de mêlée. Le virage osé, c'est de réduire encore plus le nombre de contrats pros en taillant dans les joueurs dits de compléments qui sont souvent importants tant les saisons sont longues.
Cet été, à l'heure où nous sommes, le Racing perdra sept rotations (17 départs, 10 arrivées). Lancaster a voulu densifier la qualité de son groupe en recrutant Farrell, les Lyonnais Demba Bamba et Romain Taofifenua, le troisième-ligne sud-africain Hacjivah Dayimani (Stormers), le trois-quarts polyvalent anglais Sam James (Sale), en plus de trois jeunes en développement à des postes en souffrance : deux talonneurs, le Chilien Diego Escobar et le Clermontois Robin Couly, le demi de mêlée bayonnais Kléo Labarbe. « De l'extérieur, on parle souvent du Racing comme d'un effectif rempli d'internationaux, dit Lancaster. Mais combien avons-nous de titulaires dans des sélections du Tier One ? Trois : Fickou, Kolisi, Rowlands. Mon travail, c'est de faire qu'on ait plus de joueurs qui s'en rapprochent. »
Le cas Le Garrec
Nolann Le Garrec a tout pour incarner l'identité du Racing d'aujourd'hui et de demain. Il a la jeunesse (22 ans), le niveau de jeu (5 sélections), la légitimité d'avoir été formé (ou post-formé) au club, l'ambition de viser autre chose qu'un barrage en passant. En théorie, c'est lui le coeur du projet mais il arrivera en fin de contrat dans un an et ce qui s'est passé ces deux dernières saisons pourrait le rendre plus ouvert que jamais à un départ. À compter du 1er juillet, les écuries intéressées auront le droit de le contacter, de négocier avec lui et son agent.
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Nolann Le Garrec est sur les tablettes de quelques clubs de Top 14 dont La Rochelle. (D. Winter/Presse Sports)
« Le Garrec, tout le monde le veut », exagère (quoi que) Lorenzetti. Le Stade Français serait intéressé, tout comme le Stade Rochelais qui serait décidé à en faire le successeur de Kerr-Barlow. Disons-le clairement : la perspective de rejoindre La Rochelle, une équipe double championne d'Europe, qui joue devant un gros public, ne laisse pas insensible le demi de mêlée breton. « Nous, on veut conserver Nolann, c'est notre priorité, insiste Lorenzetti. On a tout fait pour qu'il s'épanouisse, on lui a fait de la place, on l'a entouré de grands joueurs, il me semble que le système de jeu de Lancaster lui convient et on est son club formateur. On a envie de le garder mais il faut qu'il ait envie de rester. Les discussions ont commencé. » Co-président, Laurent Travers ajoute : « Les ambitions du Racing, les structures du racing, tout le monde les connaît. Je suis convaincu que nous allons réaccélérer, dès la saison prochaine. C'est à Nolann de faire la part des choses, il connaît le club et les hommes. Personne ne pourra choisir à sa place. »
Le cas Kolisi
Cette saison, le Racing a dû amortir le départ de Finn Russell, les longues absences de Bernard Le Roux, Wenceslas Lauret, Josua Tuisova et l'intégration post-Coupe du monde de Siya Kolisi. « Il y a une phrase de Richie McCaw que j'adore, indique Lorenzetti. C'est : « Avant de gagner, il faut évacuer nos excuses ». Nous n'avons pas d'excuses. » Concernant le capitaine des doubles champions du monde sud-africains, Lorenzetti dit : « Il a beaucoup promis lorsqu'il est arrivé. Et comme il a beaucoup promis, on a beaucoup attendu. Et on attend toujours. À Bordeaux, on ne l'a pas vu. Comme s'il n'était pas là. Alors que c'est un joueur qui pèse par sa présence. Il a été remarquable pendant un mois l'hiver dernier. Mais la trêve lui a été nuisible. On lui a accordé une semaine de vacances et il est revenu avec trois kilos en trop. Pour l'instant, Siya n'a pas fait oublier Wenceslas Lauret mais je pense qu'il va montrer autre chose. J'ai confiance pour la saison prochaine. »
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Le président Lorenzetti attend beaucoup plus de Siya Kolisi, arrivé en cours de saison. (J.-B. Autissier/L'Equipe)
Travers rappelle que « Siya est arrivé en cours de saison, après un titre en Coupe du monde et surtout après être revenu en un temps record d'une opération des ligaments du genou. Il a fait de gros efforts et il sait ce qu'on attend de lui. Pour un étranger qui arrive en Top 14, la première saison est souvent la plus difficile. Josh Tuisova aussi revient d'une rupture des ligaments d'un genou. » S'agissant du surpuissant fidjien, le staff a toujours rappelé qu'il serait en pleine possession de ses moyens pour attaquer la saison prochaine, où il devrait s'installer au centre, et non à l'aile.
Le cas Manu
« Ça peut être notre Sonny Bill Williams. C'est du très lourd. » La signature pour la saison 2025-2026 du Néo-Zélandais Joseph Manu réveille l'enthousiasme de Jacky Lorenzetti. Le dossier est ficelé, signé. La star du Championnat australien à treize (Sydney Roosters, 27 ans), un temps courtisé par Montpellier, débarquera dans les Hauts-de-Seine après avoir passé une saison à quinze, au Japon, au Toyota Verblitz, entraîné par l'ancien sélectionneur néo-zélandais Ian Foster. Pour partenaires de jeu, l'athlétique centre, ailier ou arrière (1,92m, 98 kg) aura Beauden Barrett, Aaron Smith ou Pieter-Steph du Toit. En 2022, Manu a été élu meilleur treiziste international de la saison. « On veut toujours s'appuyer sur des joueurs de classe mondiale mais ces dernières années, ajoute le président, nous étions, avec Toulouse, les meilleurs au classement des Jiff. Il ne faut pas que ça change, il faut continuer de bien former, c'est essentiel. »
Le cas Dan Lancaster
C'est une décision sensible qu'a prise Stuart Lancaster, à la fois familiale et professionnelle. Un an après avoir rejoint le Racing, le manager anglais a choisi de recruter Dan Lancaster, son fils, jeune ouvreur ou centre (23 ans), ex-international U20 avec l'Angleterre passé par Leicester en 2021-2022 où il n'a évolué qu'en Coupe, pas en Premiership. Freiné par des blessures, il appartenait jusqu'ici à Ealing Trailfinders, champion cette saison de l'équivalent de la Pro D2 mais empêché d'accéder à l'élite en raison de son stade trop petit. « Le népotisme, pourquoi pas, mais il ne faut pas trop se tromper, glisse en souriant Lorenzetti. C'est un joueur en développement. Il n'est pas Jiff, certes, mais il n'est pas cher et Stuart ne nous l'a pas vendu comme la doublure d'Owen Farrell. Stuart est quelqu'un de raisonnable. S'il recrute son fils, il sait pourquoi. Ça ne l'empêche pas de croire beaucoup en Martin Méliande (12 feuilles de match cette saison). » Méliande pourrait être prêté la saison prochaine afin d'obtenir plus de temps de jeu.