J'ouvre ce sujet pour discuter de cette info midol paru cette semaine.San Francisco, lieu de révolution ? C’est là, fin juillet, que le rugby à 7 a sûrement changé de dimension lors de la Coupe du monde qui se disputait sur place et qui a rencontré un succès aussi impressionnant que prometteur. Mais, en coulisses, une nouvelle page du rugby à XV, et de son calendrier international, a aussi commencé à s’écrire. Selon nos informations, au sein de la cité californienne, l’Argentin Agustin Pichot, vice-président de World Rugby depuis mai 2016, a initié une réunion avec le président de Fédération néo-zélandaise Steve Tew, celui de la Fédération française Bernard Laporte, ainsi que le directeur exécutif de la Fédération sudafricaine Jurie Roux, pour leur exposer son grand projet. Son idée : supprimer les tournées estivales et automnales, puis créer tous les ans une compétition internationale, calquée sur la Ligue des Nations du football, en novembre. La proposition de l’ancien demi de mêlée puma aurait alors reçu un accueil plutôt enthousiaste des dirigeants présents. Notamment de la part de Steve Tew, qui se serait immédiatement montré favorable à une telle résolution. La raison ? Lui et ses collaborateurs néo-zélandais se sont rendu compte que les tests de juin contre les sélections majeures d’Europe, dont la France, n’étaient pas rentables. En clair: cela ne remplirait pas plus les caisses que s’ils recevaient les Samoa ou les Tonga.
UNE ANNÉE DANS L’HÉMISPHÈRE NORD, L’AUTRE DANS LE SUD Depuis San Francisco, le plan a déjà fait son chemin. Surtout, les contours du projet, et de sa mise en place, ont considérablement avancé. En effet, le but serait de voir naître une première édition dès 2020, soit un an après la Coupe du monde japonaise. Chaque année, la Ligue des Nations concernerait les douze meilleures équipes internationales des deux hémisphères, selon le classement World Rugby, avec un système de montées et de descentes. Elles seraient ainsi réparties en quatre poules de trois formations. Au total, la compétition se disputerait sur cinq dates au mois de novembre : trois matchs de poule (soit un match entre toutes les équi
pes de chaque groupe) puis les quatre premiers de poule seraient qualifiés pour les demi-finales, dont les vainqueurs se retrouveraient en finale. Il est d’ailleurs prévu que les demies et la finale soient organisées sur un seul et même lieu. Cette Ligue mondiale se déroulerait tour à tour dans l’hémisphère Nord puis l’hémisphère Sud. Ainsi, en 2020, c’est le Nord qui devrait recevoir la première édition si le projet va à son terme. L’idée serait aussi que les quatre poules soient réparties dans plusieurs pays différents. Prenons un exemple : la France pourrait accueillir le groupe A, l’Angleterre le groupe B, l’Italie le groupe C et l’Irlande le groupe D.
AU PROGRAMME DE LA RÉUNION DE WORLD RUGBY CE JEUDI Aujourd’hui, le dessein n’a plus rien de secret pour les différents dirigeants internationaux. Au siège de World Rugby, à Dublin, non plus. La discussion, autour du dossier imaginé et défendu par Pichot, sera d’ailleurs au programme de la grande réunion de l’instance prévue ce jeudi 27 septembre 2018, à Sidney. Avec quels soutiens ? Et quels détracteurs ? Du côté des Sudistes, Néo-Zélandais, Sud-Africains et Argentins auraient donc pris position. Pour ce qui est des pays nordistes, outre la France, l’Ecosse, la Roumanie, l’Italie et la Géorgie auraient déjà clairement affiché leur appui à cette réforme. La puissante Angleterre, dubitative et méfiante dans un premier temps, n’y serait plus forcément opposée. Reste à connaître la teneur des échanges à venir. Car, si l’optique d’une telle évolution est validée et si le dialogue se poursuit en cette fin de semaine, le rugby mondial va s’en trouver bouleversé. À terme, cela signifierait purement et simplement l’abolition du concept de test-match, donc de rencontre « amicale ». Cela aurait aussi pour conséquence de modifier sensiblement le calendrier international : pour les Sudistes, l’objectif serait de libérer le mois de juin, ce qui permettrait alors d’enchaîner Super Rugby et Rugby Championship. Pour les Nordistes, dont pour la France, l’ambition serait évidemment de gagner des dates dans un planning surchargé et alors de favoriser une vraie trêve estivale pour les internationaux, sans omettre de diminuer le nombre de doublons dans la saison. Bref, et si elle n’en est qu’à son ébauche, c’est ce qu’on appelle une révolution
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