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Re: Henry Chavancy

Publié : 15 avr. 2017, 07:16
par chomelaregle

Re: Henry Chavancy

Publié : 17 avr. 2017, 17:13
par Nounours
"ambiance..."

Re: Henry Chavancy

Publié : 24 nov. 2017, 14:34
par dorgda
http://www.rugbyrama.fr/rugby/test-matc ... tory.shtml

Un article qui resume bien Henry. C'est que ce n'est pas un joueur extraordinaire mais quand il est la je ne suis jamais inquiet car il se troue tellement peu et rattrape tellement les caguades des autres qu'il rassure et permet aux autres de jouer liberé

Re: Henry Chavancy

Publié : 07 avr. 2019, 07:44
par chomelaregle
Chavancy : « Est-ce qu’on va se relever ? Je ne sais pas »

INTERVIEW EXCLU RMC SPORT - Le trois-quarts centre du Racing 92 ne cache pas la période très difficile traversée par le club francilien depuis une semaine et la cruelle élimination en quart de finale de Champions Cup devant le Stade Toulousain. Henry Chavancy évoque également les propos assez durs tenus de son président, Jacky Lorenzetti, et le déplacement de ce dimanche à Clermont (21e journée du Top 14, à partir de 16h50).

Dans quel état d’esprit êtes-vous après l’élimination subie dimanche dernier en quart de finale de la Champions Cup face au Stade Toulousain (21-22) ?

On est déçu, c’est une défaite difficile à encaisser, à digérer. Il nous reste un objectif important qui est le Top 14. On est pour l’instant dans les six, on va tacher d’y rester jusqu’à la fin du championnat pour essayer de remporter le bouclier de Brennus mais évidemment, après une telle désillusion, les têtes sont encore marquées. C’était un objectif très important pour nous et on avait travaillé très dur pour jouer le quart de finale chez nous, avec l'éventualité de recevoir aussi la demie. Avec cette défaite d’un petit point face à une belle équipe, mais sans avoir tout fait pour gagner ce match, c’est cruel, donc difficile à encaisser.

D’autant que vous aviez de grosses ambitions en Coupe d’Europe...

Oui, cela fait quelques années que l’on tourne autour de cette Champions Cup. On était à deux doigts l’an dernier, à cinq minutes près, on soulevait la Coupe (les Franciliens avaient été battus par Leinster, 15-12, ndlr). Et cette année, on tenait vraiment à conjurer le mauvais sort et de remporter enfin la compétition. On a fait une phase de poules intéressante mais on est tombé sur une belle équipe de Toulouse. Et on perd d’un point…

Cette élimination constitue-t-elle un coup d’arrêt dans la progression du Racing ?

C’est un coup d’arrêt, oui, car encore une fois la Coupe d’Europe est un objectif très important ici. On ne l’a jamais remporté. On s’est cassé les dents encore une fois cette année, c’est un coup d’arrêt, on ne va pas se mentir. On a la chance de pouvoir rebondir et d’essayer d’aller chercher un titre. Une fois que la période de déception et désillusion sera passée, on va se remettre à travailler dur pour aller chercher quelque chose. Et dans ces moments, on voit aussi si une équipe a du caractère pour rebondir.

« Lorenzetti a gagné le droit de dire ce qu’il veut »

Quel a été le discours des entraîneurs, Laurent Labit et Laurent Travers, depuis cette élimination ?

Le début de semaine a été un peu difficile parce que quand on revoit le scénario, on voit les séquences de jeu et on se dit encore que l’on avait la possibilité de gagner ce match. Mais à partir de là, il a fallu rebondir en pensant au week-end et au match qui nous attend à Clermont. Je ne sais pas si c’est le meilleur endroit pour se remettre en confiance. (Sourire.) mais on ira avec l’envie de tout lâcher et de ne pas avoir de regret.


Jacky Lorenzetti a critiqué l’attitude de certains joueurs contre Toulouse, Machenaud et Russell (la charnière), et aussi celle du public (1). Comment avez-vous accueilli la sortie de votre président ?

Honnêtement, je n’ai pas vu ses déclarations. J’ai beaucoup de respect pour Jacky Lorenzetti. Si le club en est là aujourd’hui, c’est bien grâce à lui. Ses déclarations ne tiennent qu’à lui et je ne les commenterai pas. Il a gagné le droit de dire ce qu’il veut.

Il dit que le public du Racing n'était pas forcément composé de supporters. Avez-vous senti du soutien contre Toulouse ?

C’est ma vingtième saison au Racing. J’ai connu le stade Yves-du-Manoir avec 200 personnes. Au contraire, je trouve que le public du Racing est plus important et je trouve extraordinaire l’évolution de ce public. Vous ne m’entendrez jamais le critiquer. Je crois qu’il est difficile de supporter un club à Paris, il y a des contraintes qu’il n’y a pas peut-être en province. En déplacement, ils nous suivent et c’est très bien. Je préfère voir le verre à moitié plein, surtout quand on sait d’où on vient.

« On n’aura pas de pression sauf se faire plaisir et évacuer la frustration »

Avez-vous senti le groupe un peu K.-O durant quelques jours ?

Oui et c’est tout à fait normal. Ça ne servirait à rien de se voiler la face et de se dire : "Non, tout va bien, on va aller à Clermont leur en mettre 40". Ce serait se mentir à nous-même. On est marqué, on est touché et encore une fois, la chance qu’on a, c’est qu’on a un peu de temps pour se reconstruire avant les matches couperets et importants qui vont arriver. Est-ce qu’on va se relever ? Je ne sais pas, je mentirais si je vous dit que c’est sûr. On a eu deux expériences négatives en Coupe d’Europe, une fois on a su se relever, pas l’autre, j’espère que cette fois-ci on y arrivera. Je sais qu’on en a les capacités.

Que répondez-vous si on vous dit que ce match à Clermont peut être un bon test pour évacuer cette frustration ?

On n’aura rien à perdre à Clermont. C’est peut-être la meilleure opposition qu’on peut avoir. Si on avait eu un match à domicile très important ou un match chez un mal classé qu’on se devait de gagner pour rester dans les six, ç'aurait été peut-être plus difficile à appréhender. On se déplace chez le deuxième du championnat, invaincu à domicile cette année. On n’aura pas de pression sauf se faire plaisir et évacuer la frustration de ce quart de finale de Coupe d’Europe.

Votre saison a été également marquée par une certaine irrégularité en Top 14. Comment la vivez-vous ?

On a eu une période un peu difficile où on a perdu deux-trois matches à domicile (face à Clermont, le LOU et Toulouse, ndlr) mais heureusement, on a été plutôt performant à l’extérieur. Et ça nous permet de rester dans le coup pour être dans les six à la fin de la saison. Il faudra justement s’appuyer sur notre capacité à ramener des points de l’extérieur car il nous reste deux matches à domicile et quatre à l’extérieur (Clermont, Pau, Perpignan et Agen le 25 mai, ndlr). Celui qui se présente dimanche n’est pas le plus facile mais on fera tout pour ramener quelque chose.

Re: Henry Chavancy

Publié : 07 avr. 2019, 08:36
par minitaf
C'est vrai que finalement, dans notre situation, il vaut mieux jouer Clermont (où il n'y a pas d'enjeu, pas grave si on perd, donc moins de pression) que recevoir le MHR ou le SF, parce que sinon, ils joueraient comme l'EDF sans confiance et avec la trouille de perdre.
je me sens mieux.

Re: Henry Chavancy

Publié : 02 avr. 2021, 10:11
par chomelaregle
Interview très lucide de Riton dans le Midol, qui dit qu'il ne veut pas être un poid pour le club, et qu'il accueillera avec plaisir Fickou.

Re: Henry Chavancy

Publié : 02 avr. 2021, 15:00
par jb190967
Formidable cette interview, ça laisse rêveur un gars pareil, quelle humilité, quelle lucidité, quel respect.
Même s'il n'est plus au niveau qui était le sien il y a quelques années, il faut absolument le garder au Racing.
Il ne veut pas être un poids pour le club, mais je suis certain que tous les clubs aimeraient pouvoir disposer
d'un ambassadeur d'un tel poids.
Bravo Henry.

Re: Henry Chavancy

Publié : 02 avr. 2021, 15:38
par vincent
Salut,

Vous pouvez faire un copier / coller de l'article ici ?

Merci

Re: Henry Chavancy

Publié : 02 avr. 2021, 17:40
par minitaf
il y a déjà cet article sur lui
il y en aussi une itw, plus compliquée à copier/coller

Henry Chavancy est un joueur rare. Entendez par-là que le trois-quarts centre du Racing est une espèce en voie de disparition.

Le capitaine du Racing 92 compte parmi ces quelques éléments, dans un milieu professionnel où le joueur est devenu un produit de plus en plus volatile au fil des ans, le Sud-Africain Willy Du Plessis ayant réussi le tour de passe-passe de porter trois maillots différents (Toulon, Bayonne et Montpellier au cours d’une même saison), pour qui la fidélité a un sens. Si l’on excepte ses deux années de pratique du rugby en poussin du côté de Nîmes, « Chav » est l’homme d’un seul club. Enfin presque. Cet enfant au sang ciel et blanc a joué au Racing Club de France, au Métro-Racing, au Racing-Métro puis au Racing 92.

Toujours avec la même fierté, le même plaisir, le même engagement. Des pelouses cabossées de Colombes avec vue sur le vieux stade olympique Yves-du-Manoir et ses vestiaires désuets jusqu’au centre d’entraînement de la Croix de Berny, en passant par « le fin fond du Pro D2 » dans le plus grand anonymat pour finalement disputer trois finales de Champions Cup et remporter un Bouclier de Brennus en 2016, Henry Chavancy a tout connu avec le club des Hauts-de-Seine. Ce maillot, il l’a porté à 327 reprises avec l’équipe professionnelle. À tel point qu’il en est devenu l’incarnation.

Sachez également qu’un entretien avec le capitaine du Racing 92 n’est comparable en rien avec une quelconque interview. Sa politesse, sa finesse d’esprit, son charisme en font un interlocuteur singulier. Dans son propos, il y a de la profondeur. Du recul. De l’analyse. La langue de bois n’est pas franchement son truc. Certes, il ne dira jamais un mot de travers sur son club qu’il chérit au plus haut point, tout comme il défendra toujours l’un de ses partenaires quand bien même celui-ci a fauté, mais son discours n’en demeure pas moins rafraîchissant dans un monde où les poncifs sont devenus monnaie courante.

Vous nous rétorquerez que, sur le terrain, il n’a jamais eu le talent de Sonny Bill William, ni la carrière d’un Philippe Sella. Peut-être… Mais il nous revient cette phrase de Laurent Labit qui l’a longtemps entraîné : « Quand tu as un Chavancy dans ton équipe, tu le mets en premier sur la feuille de match. Tout simplement parce qu’il est capable de mourir sur un terrain pour faire gagner son équipe. » Tout est dit. À 32 ans, Henry Chavancy sait qu’il se rapproche dangereusement de la fin de sa carrière. Ce sujet, il l’évoque dans l’entretien ci-dessus. En toute transparence. Avec beaucoup d’humilité. Mais pas sans ambition, à l’aube de cette phase finale de Champions Cup.

Re: Henry Chavancy

Publié : 02 avr. 2021, 17:44
par minitaf
C'est bon, je l'ai :

A 32 ans, le trois-quarts centre a déjà disputé trois finales de Champions Cup, sans malheureusement jamais réussir à décrocher le graal. Une petite fierté mêlée à une immense frustration dont il entend se débarasser dans cette édition 2021, disputée dans un format new-look.

À 32 ans et après trois finales de Champions Cup perdues, comment appréhendez-vous cette phase finale ?

Forcément, il y a beaucoup d’excitation avant ce rendez-vous très important pour nous. Comme chaque année, nous avons vraiment l’ambition de remporter ce titre. Personnellement, je tourne autour depuis déjà quelques années. La dernière finale m’a laissé beaucoup de regrets. L’envie d’avoir une nouvelle chance de soulever ce trophée est immense. Et ça commence par ce match très difficile face à une très belle équipe d’Edimbourg. C’est une formation composée de nombreux internationaux écossais, avec beaucoup de qualités. On croit savoir que la pelouse de l’Arena risque de leur correspondre à merveille. On se méfie donc pas mal d’eux.

Vous soulignez l’importance des conditions de match pour cette équipe réputée très joueuse. Quel est le risque pour le Racing 92 ?

À ce niveau-là de compétition, aucun match n’est facile. On s’attend à une rencontre très difficile face à une équipe qui se connaît très bien, qui est rodée à ces rendez-vous avec un jeu bien huilé qui peut nous mettre en difficulté.

À titre personnel, avez-vous le sentiment que le temps joue contre vous pour enfin remporter cette compétition ? En clair, est-ce l’année ou jamais ?

J’ai déjà eu trois opportunités pour soulever ce trophée, ce qui est énorme et rare à la fois. Je mesure chaque jour la chance que j’ai eu de disputer trois finales de Champions Cup. Mais, j’ai aussi cette frustration de n’avoir jamais réussi à la remporter. Je suis bien conscient que c’est, si ce pas n’est pas mon ultime chance, une des dernières occasions qui se présente à moi. Les choses sont claires : nous sommes à quatre matchs d’un titre et nous allons tout faire pour enfin offrir au Racing une Champions Cup. Même si le chemin est long et périlleux.

Pour cette rencontre, craignez-vous un peu de fatigue parmi les nombreux internationaux français qui viennent d’enchaîner une série de trois matchs très intenses ?


Je ne sais pas mais nous serons sur un pied d’égalité avec Édimbourg, dont la moitié de l’effectif est composée d’internationaux écossais. Le club aurait sûrement aimé pouvoir récupérer ses internationaux une semaine plus tôt pour jouer soit un match de championnat pour retrouver les automatismes, soit pour régénérer les corps. Mais, depuis plus d’un an, les aléas liés à la situation sanitaire sont nombreux. On doit s’adapter. Comment faire autrement ? Quand on ne peut pas changer les choses, autant s’en accommoder et avancer sans se retourner.

Quel est votre regard sur cette nouvelle formule ?

En raison de toutes les contraintes liées à la situation sanitaire, c’est plutôt une bonne solution. C’est une formule qui récompense malgré tout les équipes qui ont performé sur les deux matchs de poule et qui permet d’impliquer un maximum de clubs, même ceux qui avaient loupé un des deux rendez-vous. Alors certes, ce n’est peut-être pas la solution idéale mais c’est la moins mauvaise.

Le fait de disputer des matchs à élimination directe est-il plus excitant ?

Oui bien sûr mais les matchs de poule ne sont pas loin d’être également des matchs éliminatoires. Le moindre faux pas peut coûter la qualification. Le droit à l’erreur n’existe quasiment pas en Champions Cup. C’est en tout cas la mentalité qui nous anime au Racing lorsqu’on évolue dans cette compétition. Chaque défaite est rédhibitoire et l’objectif est de gagner chaque match pour pouvoir aller au bout. D’ailleurs, pour l’instant, nous avons rempli notre contrat puisque nous avons gagné nos deux matchs de poule. C’est ce qui nous a donné le droit de recevoir ce huitième de finale et nous espérons bien en tirer avantage pour jouer les quarts de finale.

Justement, est-ce un regret d’avoir à disputer un quart de finale à l’extérieur dans l’hypothèse d’une qualification dimanche ?

Ce sont les aléas du tirage au sort mais comme nous étions classés numéro un à l’issue des matchs de poule, nous espérions pouvoir jouer éventuellement le quart à la maison. C’est donc un peu frustrant, mais prenons les choses dans l’ordre. Sans langue de bois, concentrons-nous d’abord sur cette rencontre face à Edimbourg. Ce n’est pas la peine de parler de la suite si nous ne gagnons pas dimanche. Et si on doit se déplacer en quart de finale parce qu’on aura fait ce qu’il fallait en huitième, alors on se déplacera avec de l’ambition. Ce sera un défi supplémentaire à relever.

Si toutefois vous deviez mettre un terme à votre carrière à l’issue de votre contrat en juin 2022 sans avoir remporté cette Champions Cup, quel serait alors votre sentiment ?

(Il souffle longuement) Un sentiment où se mélangeraient la fierté et l’immense bonheur d’avoir eu la chance de trois finales - ce n’est pas non plus donné à tout le monde et ce sont des émotions incroyables - et la frustration de ne pas avoir soulevé ce trophée. Les deux dernières finales et peut-être encore plus celle du mois d’octobre contre Exeter m’ont laissé un goût d’inachevé et d’amertume. Nous avions tout ce qu’il fallait pour aller au bout. Mais bon… Ce sont les hasards du haut niveau. Les défaites font partie du jeu et forgent le caractère. De ces défaites peuvent naître aussi de grands bonheurs. À tout dire, après la dernière finale, je ne me suis jamais dit que j’avais loupé le coche, que c’était terminé, que je n’y parviendrais jamais. Non, au contraire. Ça m’a donné encore plus d’envie et de rage pour aller chercher ce trophée. Nous avons plus ou moins la même équipe cette saison et nous avons montré l’an passé que nous étions peut-être la meilleure équipe d’Europe. Objectivement, je ne vois aucune raison qui pourrait nous empêcher d’ambitionner de remporter le titre cette saison. En tout cas, j’en rêve. Et si nous n’y parvenons pas, je resterai frustré (rires).

Vous projetez-vous déjà sur votre éventuelle fin de carrière ?

À 32 ans, j’y suis un peu contraint (rires). J’y pense, j’y réfléchis mais je n’ai pas forcément de réponse aujourd’hui. Il me reste un an de contrat et je ne sais pas encore de quoi sera fait mon avenir. Le moment venu, on se mettra autour d’une table avec les dirigeants du Racing pour savoir si le groupe a encore besoin de moi et si j’ai encore quelque chose à apporter à l’équipe. On réfléchira en toute transparence et en toute intelligence pour le bien du club. Aujourd’hui, l’envie est encore bien présente, les jambes encore un peu aussi. Je prends toujours autant de plaisir à m’entraîner avec ce groupe et tant que ce sera vrai, je continuerai.

Auriez-vous l’envie de prendre des responsabilités au sein du club ou tout au moins de rester dans l’environnement du rugby ?

C’est une question que je me pose, un sujet que j’évoque régulièrement avec ma famille. Je ne ferme aucune porte. Est-ce que je continuerai dans le monde du rugby ? Je n’en ai aucune idée. Est-ce que je poursuivrai mon aventure au Racing dans un autre rôle ? Je n’en ai également aucune idée. Surtout, je ne veux pas être un poids pour le club. Je dois beaucoup plus au club qu’il ne me doit.

Vous incarnez pourtant énormément le club et son image…

Peut-être mais en aucun cas je n’ai la prétention d’affirmer que le club doit m’offrir un poste, quel qu’il soit, dans son organigramme. Sincèrement, je n’attends rien du club, ni de ses dirigeants. Ce club m’a déjà tellement offert que je ne me sens pas le droit de revendiquer quoi que ce soit. Le moment venu, on discutera pour voir ce qu’il y a de mieux pour le club. Et ensuite, pour moi. Je n’ai pas vraiment envie de continuer au club juste pour continuer et faire quelque chose qui ne me plaît pas, pour lequel je ne suis pas compétent et ternir mon histoire avec le Racing. Si je peux être utile et que la mission m’intéresse, pourquoi pas ? Mais pas coûte que coûte.

Vous incarnez tellement ce club dont vous portez les couleurs depuis la catégorie benjamin que la question se pose : le Racing 92 sans Chavancy aura-t-il la même image ?

C’est très gentil et même flatteur. Mais encore une fois et c’est sincère, le club ne me doit rien. Quand je me retourne sur mon histoire, je revois toutes les opportunités qui se sont offertes à moi grâce au Racing. Je me souviens encore de mes premiers pas en équipe première alors que nous étions au fin fond du Pro D2. J’ai eu la chance de progresser, de grandir en tant que joueur mais aussi en tant qu’homme. Le club m’a donné au centuple ce que j’ai pu lui apporter. Si demain l’histoire doit s’achever, je n’aurai aucune aigreur. Et si elle continue, c’est que nous aurons jugé avec les dirigeants que cette opportunité est pertinente. Sinon, il n’y a aucun intérêt. Ni pour le club ni pour moi.

Regrettez-vous parfois que cette fidélité que vous incarnez, que Pierre Rabadan a incarné au Stade français et d’autres ailleurs, soit aujourd’hui mise à mal par les effets du professionnalisme ?

À mon sens, c’est une dérive qui n’est pas de la responsabilité des joueurs. Je suis convaincu que la plupart des joueurs aimeraient travailler dans la continuité de leur club, d’autant plus lorsque c’est leur club formateur. Seulement, les clubs ne leur laissent pas toujours cette opportunité-là et se servent de plus en plus des possibilités offertes par les règlements pour se séparer de joueurs, parfois en cours de saison et parfois telle une monnaie d’échange. Ça donne une mauvaise image aux joueurs, mais j’insiste : ce n’est pas forcément de la responsabilité du joueur. Toutefois, j’ai le sentiment que les choses évoluent. Quand je vois certains matchs au Racing où plus de la moitié de l’équipe est issue du centre de formation, ça me redonne de l’espoir. Et je me dis que cet amour du maillot, il existe encore. Je ne veux donc pas m’exprimer pour les autres, mais au Racing je ne connais aucun jeune ayant l’envie de quitter le club. Ils ont tous le souhait de travailler dans la continuité et de porter ce maillot le plus longtemps possible.

Ça n’a pas toujours été vrai…

Peut-être qu’à une époque, j’étais un des seuls. Mais c’est peut-être aussi dû au fait que la formation était moins performante il y a quelques années. Aujourd’hui, tous les clubs ont su structurer leur formation. Et je suis convaincu qu’il y aura moins de mouvements de joueurs dans les années à venir, grâce également à la réforme mise en place sur le système des JIFF (Joueur Issu de la Formation Française, N.D.L.R.).

Le Racing 92 prépare aussi son avenir et peut-être l’après Chavancy. Le club a annoncé l’arrivée de Gaël Fickou la saison prochaine qui évolue au même poste que vous. Comment avez-vous accueilli cette annonce ?

D’abord, c’est un renfort de poids pour le club et une bonne chose pour le Racing de pouvoir recruter un joueur de ce niveau. Gaël est un joueur exceptionnel. Qu’il ait choisi le Racing montre que le club est très attractif, ce qui est très positif. Après, le fait est qu’il joue à mon poste (rires). Mais je crois qu’il y a de la place pour tout le monde. Je l’accueillerai avec plaisir au Racing. C’est quelqu’un que j’apprécie beaucoup. Nous nous sommes côtoyés un peu à Marcoussis lors des rassemblements de l’équipe de France. J’arrivais alors un peu sur la pointe des pieds et il avait été très bienveillant avec moi. Et ça, je ne l’oublie pas. Il peut compter sur moi pour bien le recevoir chez nous.

Ne craignez-vous pas voir votre temps de jeu réduire la saison prochaine ?

Quand tu joues au poste de centre dans le même club que Fickou et Vakatawa, forcément tu sais que ton temps de jeu risque de fondre un peu. Je suis totalement lucide sur ce point. Et je n’oublie pas que nous avons également Olivier Klemenczak et Dorian Laborde, deux joueurs d’avenir au sein du groupe. Après, les saisons sont longues, intenses, le rythme est effréné. Nous travaillerons donc tous ensemble pour que le club gagne le plus de matchs possible. Et au moment des matchs importants, ce sera au coach de faire ses choix. Mais attention, je n’ai pas dit mon dernier mot non plus (rires). Et si je dois avoir un rôle différent, j’essaierai de le remplir pour que l’équipe continue de performer. N’oublions jamais, même si cela peut susciter de la frustration, que le club est plus important que l’intérêt individuel.